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L'ACES CCT, l'ACES CG, l'ACESProxy

espace AP1.PNG

L’ACES CCT, avec l’utilisation du gamut AP 1, a été développé en parallèle de l’ACES CC, et cela a été présenté dès le lancement de l’ACES, afin de montrer un outil universel, et une adaptation aux enjeux, ainsi qu’aux besoins de l’étalonnage (L’ACES CCT AP1) qu’aux effets spéciaux (ACES CG AP1). Comme l’ACES CC propose un étendu colorimétrique très grand, avec un format de fichier assez lourds pour les ordinateurs lors du traitement des images, l’ACES CCT a été développé, avec la norme AP1 afin de pouvoir étalonner les films, tout en restant dans la logique ACES. De même, pour les effets spéciaux, l’ACES CG a été développé, toujours avec la norme AP1, et avec la même sortie officielle que l’ACES CC. De plus, l’AP1 est relativement proche des autres espaces colorimétriques linéaires utilisés sur le marché, comme le Rec2020 et du DCI P3, ce qui ne pose pas de problème quant à l’application de l’ODT, vu que l’étendue des couleurs est assez similaire, et que le passage de l’AP1 au DCI P3 par exemple passe bien, puisque que le signal est codé sur 16 bits pour l’AP1, contre 12 bits pour le DCI P3, ou même 10 bits pour le Rec 2020.

Capture d'écran de DaVinci Resolve, représentant les espaces AP et AP1 dans le CIE 1931 XY

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans les deux cas, l’ACES CCT et l’ACES CG reprennent le même principe que l’ACES CC, avec un codage sur 16 bits. Mais l’espace colorimétrique AP1 étant plus petit que l'AP0, il se rapproche des grands espaces colorimétriques de diffusion, telle que le REC 2020, tout en restant toujours un peu plus grands que ces espaces.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


L’ACES CG joue un rôle important dans le traitement des effets spéciaux, que ce soit dans le cinéma ou dans l’audiovisuel de façon plus générale. Avant l’ACES, les FX étaient traités après l’étalonnage, afin que les FX puissent s’incruster parfaitement dans les plans traités, pour avoir le bon contraste et le bon HSL (Hue, Saturation, Luminance). Maintenant, avec l’ACES, la marge de manœuvre est plus grande, permettant à des productions avec quelques FX, d’envoyer le projet en ACES CCT pour l’étalonnage et en même temps, envoyer les plans concernés aux FX, pour que ce travail soit commencé en même temps que l’étalonnage, afin qu’il ne reste que la colorimétrie à faire une fois que le film est étalonné. Cela permet de gagner du temps sur le projet, permettant une sortie plus rapide en salle ou autre support de diffusion.

L’ACES CCT, avec l’utilisation du gamut AP 1, a été développé en parallèle de l’ACES CC, et cela a été présenté dès le lancement de l’ACES, afin de montrer un outil universel, et une adaptation aux enjeux, ainsi qu’aux besoins de l’étalonnage (L’ACES CCT AP1) qu’aux effets spéciaux (ACES CG AP1). Comme l’ACES CC propose un étendu colorimétrique très grand, avec un format de fichier assez lourds pour les ordinateurs lors du traitement des images, l’ACES CCT a été développé, avec la norme AP1 afin de pouvoir étalonner les films, tout en restant dans la logique ACES. De même, pour les effets spéciaux, l’ACES CG a été développé, toujours avec la norme AP1, et avec la même sortie officielle que l’ACES CC. De plus, l’AP1 est relativement proche des autres espaces colorimétriques linéaires utilisés sur le marché, comme le Rec2020 et du DCI P3, ce qui ne pose pas de problème quant à l’application de l’ODT, vu que l’étendue des couleurs est assez similaire, et que le passage de l’AP1 au DCI P3 par exemple passe bien, puisque que le signal est codé sur 16 bits pour l’AP1, contre 12 bits pour le DCI P3, ou même 10 bits pour le Rec 2020.

Ces deux variations de l’ACES CC utilisent le même gamut, l’AP1, mais dans l’application, via l’utilisation de l’ACES CCT ou CG, les niveaux de noir et de blanc ne sont pas le même, avec un niveau minimum qui diffère. En effet, ce n’est pas l’AP0 ou l’AP1 qui définit si l’ACES est en logarithmique ou en linéaire, c’est la combinaison de l’AP0 ou AP1 avec l’ACES CCT, CG. C’est ainsi que l’ACES CCT AP1 est dit logarithmique, afin de se rapprocher des espaces colorimétriques logarithmique utilisés lors du tournage, comme le S-log, Log-c et autre. Tandis que, lors de l’utilisation de l’ACES CG AP1, ce n’est plus une courbe logarithmique qui est utilisé, mais une courbe linéaire, comme le DCI P3, Rec 2020 et autres.

De plus, en fonction de l’ACES CC ou CCT, les niveaux de noir minimum et blanc maximum diffèrent. Pour l’ACES CCT, le niveau de noir minimum n’est pas de 0, car l’objectif de cela est de ne pas avoir des noirs collé et des blancs cramés, afin de toujours avoir de l’information dans ces deux parties de la courbe de réponse pour l’étalonnage.

courbe aces.png

Courbe de transfert de l'ACES CC et l'ACES CCT. Community.acescentral Scott Dyer, 16 octobre 2016. https://community.acescentral.com/t/acescc-vs-acescct/485

CIE-1931-chromaticity-diagram-y-axis-shown-with-comparison-between-ACES-black.png

L’objectif est simple, l’AP1 étant plus petit que l’AP0, lors de la conformation, avec des noirs bouchés notamment, cela poserait quelques problèmes lors de l’export, notamment pour respecter les normes de diffusion télévisuelle. Avec cela, l’ACES CCT s’offre une marge de manœuvre, permettant de réadapter si besoin lors de la conformation du projet.

 

Et, le second point important, c’est que l’ACES CCT est utilisé pour l’étalonnage, là où les étalonneurs cinéma ont pris l’habitude de travailler sur des espaces colorimétriques logarithmiques. Avec l’ACES CCT, les étalonneurs ne travaillent plus sur ces espaces logarithmiques, mais sur l’ACES CCT AP1, l’enjeu a été de recréer un espace de travail similaire à ces espaces colorimétriques d’enregistrement, qui ont la particularité d’avoir très peu de noir bouché sur un plan correctement exposé. C’est l’une des raisons de l’utilisation des espaces logarithmiques, c’est d’avoir le maximum d’information dans les basses lumières. Ainsi, avec des noirs non collés, l’ACES CCT AP1 remplit son contrat, et permet aux chefs opérateurs et étalonneurs de conserver l’une des raisons justifiant l’utilisation des espaces colorimétriques logarithmiques.

Différents espaces colorimétriques de travail. BlendFX. https://blendfx.com/working-with-blender-and-the-arri-alexa/

Dans un workflow ACES, le montage s’effectue d’abord en ACES CC AP0. Ensuite, pour l'envoi pour l’étalonnage, deux possibilités s’offrent pour l'étalonnage et les effets spéciaux. Soit, ce qui est le plus simple, c’est d’exporter un AAF sans exporter les rushs, et dans les logiciels d’étalonnage comme DaVinci Resolve, il suffira de régler le projet en ACES CCT AP1, avec l’IDT correspondant à l’espace colorimétrique majoritaire des rushs utilisés pour ce projet.

Attention cependant avec les rushs au format RAW, car il n’y a pas d’IDT a placer pour ces rushs, puisque le  dématriçage se fera directement vers l’AP1. Pour l’ODT, le choix se fera selon l’espace colorimétrique utilisé par l’écran de calibration, ou, s’il y a plusieurs choix, l’espace colorimétrique de diffusion.

 

Comme Davinci Resolve travaille en link, et non en import, il n’y a pas besoin d’exporter les rushs au format EXR, contrairement aux effets spéciaux, ce qui évite un export, et permet de gagner de la place sur les disques durs. Sinon, ce qui est possible aussi, c’est d’exporter tout le film au format EXR, avec une version ACES CCT AP1 pour l’étalonnage, ce qui est possible, mais peux poser quelques problèmes dans la gestion du workflow. Pour les FX, cela doit être exportés en ACES CG AP1.

 

Et, pour profiter de tout l’avantage de l’ACES CG, afin d’avoir le plus d’information sans compression, les plans sont exportés en une suite d’image fixe au format EXR, qui est codée en 16 bits comme l’ACES CG. Une fois l’étalonnage et les effets spéciaux finalisés, ces nouveaux rushs sont exportés avec les paramètres de travail, au format EXR codé sur 16 bits. Cependant, le logiciel utilisé pour la conformation, celui-ci doit être réglé en ACES CC AP0, afin d’en bénéficier des avantages. Ainsi, l’IDT du projet sera l’AP1, mais l’ODT dépendra du cahier des charges, et de l’espace colorimétrique d’export.

Étant l’avantage de l’ACES, il n’y a pas besoin nécessairement de régler le projet en DCI P3 si la diffusion principale du projet est le cinéma, ou en Rec 709 si c’est un programme pour la télévision. Que ce soit l’ACES CC, CCT ou CG, l’image est identique, quelque soit l’espace colorimétrique de sortie. En effet, même si le test ne peut se faire que sur un écran d’étalonnage, en indiquant une ODT DCI-P3 sur un écran affichant l’espace colorimétrique DCI-P3, puis en changeant l’espace colorimétrique de l’écran, avec une nouvelle ODT identique à l’espace utilisé par l’écran, l’image sera identique dans les deux cas, avec le même contraste, la même saturation, et les mêmes couleurs d’affichage. Pour l’étalonnage des films notamment, c’est un vrai gain, car quelque soit le support de diffusion, avec l’espace colorimétrique et le gamma associé, l’image sera toujours strictement identique, et en aucun cas, il ne sera nécessaire de modifier l’étalonnage du film pour l’adapter au support de diffusion. Attention toutefois avec les FX, car, avec la compression, il peut y avoir quelques problèmes.

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Schéma explicatif de l'ACES. Créé par Thomas Clavreul, 05/05/2022.

Ensuite, la gestion des différents rushes avec différents espaces colorimétriques se fait assez simplement et rapidement. Par exemple, sur DaVinci Resolve, les rushs en Log-C de chez Arri, et quelques rushs en RED DRAGONcolor2 , il suffira d’indiquer en IDT l’espace colorimétrique majoritaire (Log-C), puis de cliquer sur les rushs minoritaires (ici, les rushes en RED DRAGONcolor2) pour sélectionner l’espace colorimétrique d’origine, afin qu’il n’y est pas de problème dans les gestion des IDT. Ceci permet d’éviter les mauvaises surprises lors du visionnage du projet.

 

Pour l’ACES CG, c’est le même principe, avec le réglage sur Nuke, After Effect ou autre. Le projet est réglé en ACES, puis un export du projet et des effets en ACES CG AP1, afin de réimporter tous cela dans le logiciel de montage, avec la différence que ces rushs n’auront plus l’IDT correspondant à l’espace colorimétrique d’enregistrement, mais l’IDT sera l’ACES CG AP1.

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Capture d'écran de DaVinci Resolve, avec un rushe issu du film Ruby (Réalisation, Gwendoline Laurent, juin 2021, ©EsraBretagne 2021

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Schéma de Canon sur l'ACES, avec l'ACESproxy. 6/12/2019. Canon Knowledge Base - Color Grading with the ACES Workflow

Ces différentes adaptations de l’ACES sont adaptées en fonction de la tâche de post-production. Cependant, le travail se fait sur la base de l'AP1, et non l’espace colorimétrique d’enregistrement du projet, ce qui peut poser problème pour certains chefs opérateur, puisque l’image enregistrée n’est pas exactement l’image travaillée en post-production.

Par conséquent, une part de surprise se créée, ne sachant pas s’il y aura des artefacts, des erreurs de transcriptions sur une couleur. Cette partie aléatoire peut être un frein quant à l’utilisation de l’ACES, c’est pour cela qu’une dernière variation de l’ACES a été créée : l’ACESproxy.

 

 

Utilisant le gamut AP1, l’ACESproxy a pour objectif d’être utilisé uniquement sur le plateau de tournage. Utilisant la même démarche que l’ACES, et ne s’appliquant que sur un moniteur, l’ACESproxy reçoit l’espace colorimétrique d’enregistrement, et permet d’afficher l’image dans l’espace colorimétrique de l’écran de retour.

Fonctionnant comme une LUT, cela permet d’avoir l’image sur le retour qui n’est pas en log, mais en Rec709 par exemple. Mais, contrairement à la LUT, l’ACESproxy utilise le même chemin que l’ACES CC, CCT ou CG, c’est à dire que l’espace colorimétrique d’enregistrement est transcodé en ACESproxy AP1 par IDT et ODT , via le système de LMT, pour afficher l’image en Rec 709, Rec 2020, DCI P3 ou autre.

 

L’image ayant le même parcours que pour l’ACES CCT notamment, cela permet au chef opérateur d’avoir déjà un rendu de l’image via cette transformation. Cependant, l’ACESproxy a été développé pour avoir un rendu sur le plateau de tournage, cela n’a pas été prévu pour enregistrer l’image ainsi, car c’est une version plus simple de l’ACES afin de transporter les informations via les câbles SDI.

C’est pourquoi l’image est codé qu’en 10 bits, contre 16 bits pour l’ACES CCT.

De plus, le format d’enregistrement ne peut pas être l’EXR, pour les mêmes raisons de débit. C’est pourquoi la qualité sera toujours meilleure en effectuant l’installation de l’ACES en post-production, plutôt qu’en utilisant les fichiers en ACESproxy.

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